erika june Fannbergson

cela fait des années que je vis à Akureyri. C'est ici que je suis née, avec mon frère, Elias. C’est également ici que notre mère est morte, assassinée par notre père alors que nous étions enfants. Mon frère à vu la scène. Moi pas. Mais j’en garde tout de même un souvenir amer. Nous avons été recueillis par une famille d’accueil. Heureusement qu’ils étaient là. Sans eux, je crois que j’aurais perdu pieds. Ils m’ont aidée à traverser cette terrible épreuve et ils m’ont soutenue dans tout ce que j’ai entrepris. Ils sont ma bouffée d’air frais dans ce monde horrible.
J’ai fait des études de journalisme, parce que j’adorais écrire. Enfant, je tenais un journal, pas très régulièrement au début, puis de plus en plus fréquemment après la mort de maman. Je ressentais un besoin de m’évader et de libérer un trop plein de souffrance dû à sa perte. Je dois admettre que ce journal m’a fait beaucoup de bien et m’a appris à aimer écrire. Puis lire, plus tard. Aujourd’hui je suis journaliste et je travaille dans un petit journal local. Ce n’est pas très glorieux mais je viens de terminer mes études et j’ai bien l’intention de gravir les échelons.
La vie à Akureyri est assez paisible, les gens sont gentils, mais je n’arrive pas à faire confiance. Peu de personnes me sont supportables au quotidien et en réalité j’aime assez la solitude. J’avais confiance en papa, et papa à tué maman. Comment faire confiance à des inconnus après ça ?
Peut-être qu’un jour quelqu’un me montrera que je me trompe, que je peux faire confiance aux gens mais je pense que ce jour n’est pas arrivé. D’autant plus depuis le début des rumeurs. Il y aurait un tueur et des histoires de clowns. Je hais les clowns, ça me fais peur. J’ai ma petite idée sur la personne qui pourrait être la coupable, et mon intuition me terrifie parce que la personne à laquelle je pense est quelqu’un qui m’est cher et proche. Quelqu’un en qui j’avais confiance et maintenant je ne peux me retenir de me méfier…